‘’Banlieue’’ : ce mot je ne sais pas pourquoi a une connotation négative. Peut-être que certains faits divers de la banlieue parisienne n’aident pas à redorer ce doux mot. Pourtant la banlieue définit seulement les villes qui bordent une métropole. Certes, elles ne sont pas la métropole mais elles contribuent à son développement et ont tout autant leur importance que ce soit d’un point de vue économique mais aussi culturel.
D’année en année, la programmation de la banlieue montréalaise s’enrichit pour notre plus grand bonheur. Montréal a certes une programmation estivale extraordinaire mais il est intéressant de surveiller celle des villes alentours qui n’a pas à rougir, bien au contraire. J’ai notamment découvert aujourd’hui la Maison des arts de Laval, qui pour la première fois, propose des activités pendant l’été, à l’occasion des 50 ans de la ville de Laval.
J’y ai visité l’exposition Banlieue! d’où mon introduction à ce sujet. Banlieue! Est en fait une exposition collective d’arts visuels où plusieurs artistes ont été invités à faire leur « coming out » de statut de banlieusard. Le projet Banlieue! Ordre et désordre s’intéresse au territoire, aux symboles et aux récits significatifs de la banlieue. Certaines œuvres présentées sont ludiques ou contemplatives, d’autres encore font réfléchir au statut si particulier de « banlieusard ».
Exposition Banlieue! Photo : Guy L'Heureux
Je suis toujours fascinée par la diversité des œuvres proposées par des artistes qui ont la même thématique au départ, ainsi que les supports utilisés : peinture, photographie, vidéo,…
Une chose qui m’a marquée dans l’exposition est la présence récurrente de la maison. Serait-ce ce qui définit la banlieue : le rêve d’accéder à une maison, à des espaces de vie plus grands, chose qui n’est pas toujours possible en métropole!
Certains artistes ont préféré mettre en avant l’humain car sans habitants, la banlieue n’existerait pas. Le fait que les villes de banlieue soient plus petites permet de rapprocher les gens et de créer un fort sentiment d’appartenance à une ville. Je discutais il y a quelques jours avec des habitants de Saint-Hubert. Ils y vivaient depuis leur enfance et n’avaient aucune envie de venir sur Montréal pourtant toute proche. Ils estimaient qu’il y avait tout ce dont ils avaient besoin dans leur ville.
Exposition Banlieue! Photo : Guy L'Heureux
J’ai eu un coup de cœur tout particulier pour l’œuvre To believe de l’artiste Emmanuel Lagrange-Paquet qui nous transforme en un Superman survolant et protégeant les banlieues nord-américaines! Il a, en effet, eu l’idée de faire défiler au sol des images satellites de Google. Qui n’a jamais rêvé l’instant de quelques minutes se transformer en super héros, le tout avec pour musique de fond le thème musical de John Williams du film Superman.
Concept unique aussi proposé par cette exposition : une vente de garage organisée le 30 août mettant en vente les objets domestiques accumulés par un couple vivant à Laval et mis en scène dans l’œuvre intitulée Vider le nid. Certains artistes ont eu envie de dénoncer la surconsommation de nos sociétés modernes. On conserve parfois des objets sans plus savoir qu’en faire. Immigrer m’en a fait prendre conscience. Quand il faut faire tenir 30 ans de vie dans une valise, on se rend compte que certaines choses accumulées au quotidien ne sont finalement pas si indispensables tandis que d’autres, qui, elles, ont une valeur sentimentale, sont irremplaçables.
Vider le nid Photo : Guy L'Heureux
Les villes de banlieue sont en plein essor culturel alors gardez l’œil ouvert sur leur programmation!
Maison des arts de Laval
1395, boulevard de la Concorde Ouest
Laval (Québec) H7N 5W1
Programmation : http://www.laval.ca/Pages/Fr/Culture/programmation.aspx
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